Quitter Kathmandu

Publié le par yvan

013-Traffic-on-Kantipath-Ktm.jpg Trafic à Kathmandu


Bon, deux jours et trois nuits à Kathmandu, basta ! Je ne suis pas venu jusqu'au Népal pour me la couler douce - dans ce cas j'aurais de loin préféré la paisible Pokhara à la frénétique Kathmandu -. J'ai un trek qui m'attend... Et puis j'ai inhalé ma dose de smog, car, il faut bien l'avouer, la Vallée de Kathmandu est en proie à une sévère pollution. Avec des pics qui la situent dans le top 10 des agglomérations les plus polluées. Le problème semble sans fin - d'ailleurs il y a tant d'autres problèmes au Népal... -. La circulation motorisée contribue pour une grande part à la pollution, mais pas tant que les fours des briquetteries implantées dans la Vallée, dont certaines fonctionnent de manière sauvage, hors toute réglementation. Une avancée fut de supprimer les milliers de tempos, ces tricycles à moteur mal réglé, grosse source d'émission de CO2, pour les remplacer par des véhicules électriques ou fonctionnant au gaz. Mais il y a encore des progrès à faire... Je remarque un certain nombre de personnes, locaux ou touristes, portant des masques anti-poussières dans les rues de Kathmandu,  j'ai même croisé un groupe de Nippons tous "masqués" en train de faire leurs emplettes - et ce n'était pas un séminaire de chirurgiens ! -. Les agents de police, en faction aux grands giratoires de la ville, et donc en première ligne, portent bien sûr des masques pour se protéger des gaz polluants.

Mes préparatifs ne sont pas bien longs : emplir mon sac du strict nécessaire, sans excédent de poids, car je me le coltinerai sur le dos durant ces vingt jours de marche, et laisser le superflu à la consigne de Tibet Holiday Inn. Pour obtenir mon permis de trekking et ma place de bus, je fais par paresse appel aux services d'un homme qui travaille comme intermédiaire à l'hôtel. Je lui fournis mon passeport et deux photos d'identité et l'après-midi même j'ai en mains le document en bonne et due forme et un billet pour Besisahar, départ du trek des Annapurnas. Le permis coûte 2000 roupies (22€), cette taxe touristique étant investie dans les actions de préservation de l'Annapurnas Conservation Area et dans son développement raisonné : construction de ponts suspendus métalliques, en remplacement des anciens en bois, édification et maintenance de micro-centrales hydro-électriques, potabilisation de l'eau par ionisation... Je ne rechigne pas à l'acquitter.

J'ai peu dormi - l'excitation qui précède les grands départs ! - mais à 5 h 30 lorsque le téléphone de l'hôtel me réveille, je suis vite sur pieds. Un taxi me conduit à travers les premiers embouteillages, qu'il négocie fort habilement - je décrirais un jour la conduite "à la népalaise" ! -, jusqu'à New Central Bus Station, située à quelques kilomètres du centre-ville. Arrivé, je repère le comptoir 25 où à la présentation de mon billet on m'indique le bus que je dois prendre. Je suis en avance.

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Grands quotidiens nepalais et leurs suppléments, éditions anglaises

Une ceinture d'échoppes enserre l'espalanade de stationnement des bus, en majorité de modestes tea-shops. J'achète la presse, The Himalayan et The Kathmandu Post comme je le fais tous les matins lorsque je séjourne à Kathmandu. Ces deux titres de quotidiens sont, avec Rising Nepal, les seuls à paraître dans une édition anglaise, mais il existe un grand nombre d'autres titres, quotidiens, hebdos, mensuels en nepali ou en hindi (presse indienne), imprimés en caractères devanagri, qui témoignent d'une liberté de la presse que bien des pays peuvent envier au Népal et à l'Inde, sa voisine. En ville, les journaux sont vendus, soit par des porteurs de presse ambulants qui n'ont que les principaux titres à proposer, soit par des vendeurs qui, au coin stratégique de rues passantes, les étalent au sol sur deux ou trois mètres carrés, en minces liasses se chevauchant. Ce qui demeure pour moi un mystère, c'est la rentabilité de l'industrie de la presse. Comment s'en sortent-ils ? Les quotidiens coûtent effet 3 roupies, soit 3 centimes d'euros ! Ils sont de plus en libre consultation sur le lieu de vente. Chez mon vendeur habituel, à l'angle de Kantipath et de Asan, j'ai vu nombre d'hommes qui se saisissait d'un journal pour le parcourir sur place, puis le reposer sur sa petite pile. Avec le prix que je mets dans mon Libé quotidien, j'aurais plus d'un mois de lecture du Kathmandu Post ou de l'Himalayan ! Il y a certes moins à lire : huit ou dix pages consacrées pour l'essentiel au national, au sport (pages spéciales couvrant l'interminable Coupe du Monde de cricket en sus !) et aux loisirs / pratique. Supplément sorties / people en fin de semaine. Quant à l'international, il occupe une demi-page et délivre des informations concernant principalement l'Asie et le Moyen-Orient. Mais peu m'importe, ce qui m'intéresse c'est ce qui se passe dans le pays où je voyage, y compris sur le plan politique.

Puis, mon premier thé au lait - dudh tchya - de la journée, accompagné d'une sorte de croissant. Je rencontre mes premiers trekkers, un couple néerlando-belge qui projettent aussi le Tour des Annapurnas. Nous nous reverrons très souvent sur le chemin de Manang.


A sept heures trente, le bus s'ébranle...



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Le minibus pour Besisahar, New Central Bus Station, 6.30 AM

 

Publié dans Annapurnas

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N
Salut Yves, Yvan??<br /> Pour ce qui est des nippons, et pour avoir bourlinguer dans ce pays paradoxal, les masques sont majoritairement des masques pour lutter contre les divers pollens et non contre la pollution. A Katmandou, qui sait? Peut être que oui.
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