Montagnes à gogo

Publié le par yvan

058.jpgAnnapurna II, vue de Pisang Upper

Je suis venu au Népal pour entre autres admirer des montagnes. Les promesses sont tenues, je ne suis pas déçu du voyage !
Ma nuit à Pisang Upper a vu se dégager et s'étoiler le ciel. Ce matin, il est uniformément azur, propice à la contemplation des paysages himalayens.

Commençons au plus près : 
A cinq kilomètres à vol d'oiseau vers le nord-est se dresse le Pisang Peak - Jong Ri de son nom tibétain - (6091 m), qui est ce qu'on appelle au Népal un sommet de trekking. Il en existe une vingtaine ou plus, dans diverses régions, dont l'ascension exige que l'on soit un peu alpiniste, c'est-à-dire savoir au minimum marcher avec des crampons, se servir d'un piolet, s'assurer à l'aide d'une corde. Ce sont des sommets réputés "faciles", à l'équivalent pour certains de "voies normales" dans les Alpes (Dôme des Ecrins, Pelvoux, Mont Blanc...), l'altitude en sus. Ils sont classés par catégories selon leur élévation et leur difficulté technique, en fonction desquelles varie le prix du permis d'ascension.


Or, le Pisang Peak est un nain comparé à celles qui lui font face, par-delà la vallée de la Marsyandi : les montagnes du massif de l'Annapurna Himal qui le toisent de leurs altitudes toutes supérieures à 7400 mètres. J'énumère donc ces géantes qui rivent pour l'heure mon regard : d'est en ouest, Annapurna II (7937 m), Annapurna IV (7525 m), Annapurna III (7555 m), Gangapurna (7454 m).

062-Annapurnas-II---IV-from-Pisang.jpgAnnapurna II et IV, vues de Gyabru


Il existe deux itinéraires pour gagner Manang, plus gros bourg et "capitale administrative" du district du même nom.
La route basse suit le cours de la rivière, du torrent devrais-je dire à présent, s'élevant graduellement avec elle.
La haute route le quitte pour escalader les contreforts méridionaux et occidentaux du Pisang Peak et surplombe la précédente de plus de trois cent mètres à son point d'élévation maximal. En montant hier à Pisang Upper, j'ai implicitement opté pour celle-ci, la partie basse de la bourgade (Pisang tout court) se tenant dans le fond de la vallée.
Cette route est la plus ardue car elle s'élève encore au-delà de Pisang Upper pour rejoindre le village de Gyabru (3673 m) par de raides escaliers. S'ensuit le passage d'une crête, cent mètres au-dessus, puis un sentier assagi qui mène à Ngawal (3650 m).
Mais cela vaut le coup, croyez-moi ! Franchie la crête, ce n'est plus que plaisir et bonheur. Une balade tranquille sur un sentier en balcon légèrement descendant, qui parcourt des paysages variés de prairies alpines, de champs en terrasses et de forêts de conifères. Les principales essences de cet environnement sont le pin bleu, aux cônes longs parfois de vingt-cinq centimètres et le genévrier qui atteint la taille d'un grand arbre. La facilité de la marche sous un lumineux soleil permet de contempler tout à loisir le majestueux panorama, et notamment les sus-nommées montagnes. Au fur et à mesure de ma progression, d'autres à leur tour se dévoileront, de toutes formes et de hauteurs aussi prodigieuses : Tarke Kang (7202 m), Khangsha Kang (7485 m), Tilicho Peak (7134 m).


Je rejoins la piste "normale" à Mungi où je retrouve bon nombre de trekkers, dont certains sont désormais de vieilles connaissances. J'apprends de leur bouche qu'ils ont pataugé toute la journée dans la neige fondue et la boue alors que sur le versant à l'adret que je suivais la neige, très vite, se sublimait au soleil, laissant un terrain sec. Un second avantage de mon itinéraire, le dernier étant le gain d'altitude. Je suis monté aujourd'hui à une élévation proche de trois mille huit cents mètres pour passer ma prochaine nuit à Manang quatre cents mètres plus bas, une bonne méthode d'acclimatation. Je n'éprouve en tout cas le moindre début de symptôme du redouté mal aigu des montagnes, ni mal de tête, ni nausée, ni perte d'appétit. Et je sens que je vais bien dormir...


064-Gangapurna-from-Pisang.jpgGangapurna, vue de Ngawal

Publié dans Annapurnas

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